Les salariés plébiscitent la poursuite du télétravail, mais avec un meilleur encadrement

Démocratisé par la pandémie et les restrictions de déplacements, le télétravail semble avoir convaincu les Français. Pour preuve, selon une récente enquête de l’Ugict-CGT, 98 % des salariés souhaitent poursuivre avec le système, au moins partiellement. Cependant, ils souhaitent un ajustement et un meilleur encadrement.

Les bénéfices du télétravail pour les salariés

Les résultats de l’étude menée par l’Ugict-CGT auprès de 15 000 salariés des secteurs public et privé sont rassemblés dans un rapport de 99 pages intitulé « Télétravail, un an après ». Ses principaux enseignements ont été relayés par Le Parisien.

Une partie est consacrée aux principaux avantages de ce mode de fonctionnement.

  • 80 % des sondés mentionnent la réduction du temps de déplacement domicile-bureau,
  • 7 répondants sur 10 évoquent un gain d’efficacité permis notamment par davantage de concentration.
  • Les personnes interrogées saluent également l’autonomie et un meilleur équilibre entre les vies personnelle et professionnelle.

Aujourd’hui, la quasi-totalité des salariés (98 %) se dit motivée par la poursuite du télétravail. Pour autant, ils privilégient une formule hybride, avec une répartition équitable des jours passés en entreprise et à la maison. Pour la majorité d’entre eux, « deux à trois jours par semaine à distance représenteraient la formule idéale ».

Les revendications des télétravailleurs

Par ailleurs, les sondés réclament une revue de leurs conditions de travail lorsqu’ils sont hors des locaux de l’entreprise. Parmi les plus gros inconvénients identifiés :

  • 2 personnes sur 3 déclarent souffrir de l’isolement, une situation que seuls 8 % des managers s’estiment en mesure de détecter.
  • Le rapport révèle que 45 % des salariés en télétravail ont été en alerte dépressive et 19 % en ont présenté les symptômes.

Ils plébiscitent ainsi en priorité un droit à la déconnexion, 78 % d’entre eux affirmant que leur employeur n’a prévu aucune plage horaire dédiée aux pauses et au repos. Près des deux tiers des participants à l’enquête affirment même avoir été sollicités pendant leurs vacances. Faute de mise en place d’une organisation claire, 66 % des répondants ont noté une revue à la hausse de leurs objectifs et disent ressentir davantage de pression.

Les télétravailleurs se plaignent en outre du manque de matériel. Seules 4 personnes sur 10 disposent d’un écran adapté fourni ou financé par l’entreprise et 70 % pointent du doigt l’absence de prise en charge par leur employeur des dépenses liées à l’exercice à distance de leur métier.

Nécessité d’une réflexion collective et d’un meilleur encadrement

L’Ugict-CGT s’alarme ainsi du risque que représente le télétravail mal encadré sur la motivation et l’engagement des salariés. Sophie Binet, sa secrétaire générale, recommande « une réflexion collective en vue de l’instauration de règles qui conviennent à toutes les parties ».

Fin août, la ministre du Travail annonçait la création d’un protocole permettant aux dirigeants des entreprises qui recourent au télétravail, en concertation avec les représentants des salariés, de fixer les modalités relatives à cette pratique.

Contrairement aux salariés, les indépendants n’ont pas la contrainte du travail dans un endroit fixe. Avec le portage salarial Bordeaux ou dans une autre ville française, ils bénéficient des avantages du statut de salarié, notamment en matière de couverture sociale, tout en restant autonomes dans leur organisation. Ils peuvent ainsi choisir leur lieu de télétravail, à la maison, dans les bureaux du client, dans un espace de coworking, etc.