Pour les freelances, indépendance ne rime pas forcément avec isolement. Au contraire, ils sont de plus en plus nombreux à se regrouper afin de proposer une offre plus complète aux entreprises et décrocher des missions plus importantes. Avec la crise sanitaire, les collectifs connaissent un succès sans précédent.

Des communautés spécialisées ou pluridisciplinaires

La fermeture d’entreprises causée par la crise et les mutations dans le monde du travail ont poussé les Français vers le freelancing. Mais au lieu de se lancer en solo, beaucoup optent pour les collectifs. Certains groupes sont composés de personnes aux compétences complémentaires, afin de gérer ensemble un projet de A à Z. D’autres sont constitués d’acteurs d’un même secteur ou partageant un même savoir-faire. En se rapprochant, ils gagnent en visibilité auprès des clients et sont en mesure de réaliser plus rapidement des missions d’envergure. Recommander un membre de son collectif est également un moyen de garder un lien avec le client au lieu de l’envoyer vers de « vrais » concurrents lorsque son agenda est rempli.

Les collectifs choisissent principalement deux modèles :

  1. une association financée par les cotisations des adhérents,
  2. une société.

Cette dernière prélève une commission sur les honoraires encaissés par les freelances. L’argent sert entre autres à payer les quelques salariés à temps plein chargés de gérer le quotidien, de la sélection des freelances au développement du groupe en passant par les questions opérationnelles, la prospection, la communication, la facturation. Ces derniers ont la garantie d’un nombre minimum de missions trouvées par le collectif, mais n’ont pas d’obligation d’exclusivité envers ce dernier.

Des communautés réservées aux profils seniors

Petit bémol, la plupart de ces communautés privilégient les profils seniors, même si elles acceptent ponctuellement des collaborations avec des personnes ayant moins d’expérience dans le freelancing. Car l’expertise est l’argument clé des collectifs auprès des entreprises, en plus des tarifs plus attractifs par rapport aux agences classiques, puisque les prestations se font principalement à distance, sans les coûts de structure et des fonctions support.

Le portage salarial offre une alternative aux juniors en leur faisant bénéficier des avantages combinés de l’entrepreneuriat et du salariat. C’est un bon tremplin pour acquérir de l’expérience et se constituer un réseau en toute sécurité, avant de monter sa propre affaire.

Un chèque bureau universel pour faciliter l’accès aux tiers-lieux

Pour les indépendants et les salariés du privé qui poursuivent au moins partiellement le télétravail, plus de 2 500 tiers-lieux existent aujourd’hui à travers la France et leur croissance se poursuit. D’ici fin 2022, le pays pourrait ainsi compter quelque 3 000 sites offrant un cadre professionnel agréable et équipé, notamment d’une connexion internet performante.

Pour simplifier leur accès à ce type d’endroit, une trentaine de personnalités réclament la mise en place d’un chèque bureau universel. Fonctionnant comme les tickets-restaurants et les chèques-vacances, l’outil, émis par les entreprises ou un organisme spécialisé, pourrait être financé par l’État et les collectivités locales. En favorisant l’essor d’un nouveau mode d’organisation du travail, le chèque bureau universel pourrait contribuer au réaménagement du territoire en accompagnement le déplacement des Français hors des grandes métropoles administratives.