La crise sanitaire a favorisé l’essor du travail en freelance, entre hausse du chômage, usage renforcé des outils digitaux et désir d’indépendance. En fin 2020, la France comptait 3,6 millions d’indépendants, soit 12 % de la population et la croissance se poursuit. Les entreprises sont pour leur part séduites par la flexibilité et l’expertise que leur offre le freelancing.


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Le freelancing plébiscité par les professionnels et les entreprises

Malgré le contexte économique tendu, les Français n’ont pas perdu leur esprit d’entrepreneuriat. Au contraire, il semble que la destruction de millions d’emplois et le changement de rythme de vie aient donné à beaucoup l’envie de se mettre à leur propre compte. L’INSEE annonce un nombre record (547 900) de créations de micro-entreprises l’an dernier, preuve que certains ont identifié des opportunités derrière les difficultés.

D’ailleurs, d’après une étude datant de décembre 2020, seuls 28 % des freelances doutaient de leurs capacités à rebondir après la crise, les autres se montrant plutôt ou très optimistes quant à l’avenir. S’ils ont franchi le pas, c’est principalement pour la liberté :

  • d’organiser leur temps à leur guise (81 %),
  • de choisir leurs missions et l’orientation de leur carrière (76 %), ainsi que leur lieu de travail (73 %).

C’est ce que révèle une enquête menée conjointement par le Boston Consulting Group et la plateforme Malt.

Pour les entreprises, le freelancing est un moyen d’accéder aux compétences pointues dont elles ont besoin sans alourdir leurs charges fixes et sans subir les inconvénients de la pénurie de talents. Grâce aux plateformes spécialisées, elles peuvent entrer facilement en relation avec des consultants de très haut niveau disposant d’une solide expérience. Les experts en informatique et en numérique ont été particulièrement sollicités face à l’accélération de la transformation digitale des sociétés et de l’économie en général.

Les mesures gouvernementales pour soutenir l’emploi indépendant

Malgré des avantages indéniables, être freelance n’est pas totalement dépourvu d’inconvénients. Ainsi, certaines spécialités ont été frappées de plein fouet par la crise sanitaire. Cette pandémie a d’ailleurs mis en lumière la faible protection sociale des travailleurs non-salariés et des petites entreprises.

En conséquence, le gouvernement a mis en place différentes mesures de soutien, notamment :

  • l’extension du Fonds de solidarité,
  • le report ou la réduction des cotisations fiscales et/ou sociales,
  • l’étalement des mensualités des prêts bancaires,
  • les aides du Fonds d’action sociale,
  • le prêt garanti par l’État pour combler sa trésorerie.

Les associations et syndicats jugent cependant ces dispositifs insuffisants, évoquant une véritable « détresse financière et psychologique ». Ils pointent du doigt le traitement inégal entre les indépendants et les salariés, qui ont droit au chômage partiel. Ces instances réclament ainsi un système dégressif aligné avec celui des salariés et une meilleure visibilité pour le futur.

En attendant, les freelances peuvent se tourner vers le portage salarial pour exercer leur activité avec un minimum de sécurité, effectuer une simulation portage salarial pour apprécier ce statut.

  • D’une part, comme tous les indépendants ils sont libres dans la négociation de leurs conditions de travail (prestations, lieu et durée de la mission, honoraires) et la gestion de leur temps.
  • De l’autre, ayant signé un contrat de travail avec la société de portage, ils profitent des mêmes avantages sociaux que les salariés : assurance maladie, complémentaire santé, cotisations retraite, allocation chômage.
  • De plus, ils sont totalement déchargés des contraintes administratives, comptables, fiscales et juridiques, lesquelles sont gérées par la société porteuse. Cette dernière leur fournit en outre un accompagnement (formation, etc.) et la couverture de son assurance responsabilité civile et professionnelle.

Autant d’arguments qui expliquent le boom de ce statut depuis le début de la crise.