L’échec est rarement perçu comme un événement positif, même dans le domaine entrepreneurial. Mais les mentalités tendent à évoluer.

 

Le parcours d’un entrepreneur est parsemé d’échecs, c’est ce qui nous permet de progresser et d’emmagasiner de l’expérience. Malheureusement, encore trop de professionnels pensent que les échecs sont comme des événements qu’ils doivent dissimuler.

Pourtant, la plupart des dirigeants d’entreprises innovantes n’ont pas connu le succès immédiatement et ont eux aussi subi des échecs. L’évolution des mentalités permet aux entrepreneurs d’oser davantage communiquer sur leurs ratés, nous montrant que l’échec peut s’avérer bénéfique pour les sociétés.

Aussi, il peut être très intéressant pour un entrepreneur de communiquer sur ses échecs passés.

Partager son expérience

Depuis plus de 20 ans, la Silicon Valley partage la « culture du rebond » ou l’art de se relever de ses échecs. Le terme « failure is good » est ainsi courant, notamment dans le milieu des startup.

En France, l’échec est de plus en plus accepté et les personnes qui y ont été confrontées se révèlent être d’excellentes accompagnatrices pour les managers confrontés aux mêmes difficultés.

L’échec fait donc partie de l’histoire des entreprises et la multiplication des conférences FailCon tendait à le prouver : au cours de cet événement, les créateurs de start-up et les dirigeants d’entreprise revenaient sur leurs échecs respectifs et les partageaient avec le public.

Pour un entrepreneur, communiquer sur ses échecs est un moyen de valoriser la suite de son parcours. C’est un élément de communication majeur qui permet d’augmenter le capital confiance des prospects et clients. 

Expliquer comment rebondir

Toutes les entreprises connaissent des moments difficiles. Jusqu’à présent, elles évitaient d’en parler mais la donne tend à changer, inspirée par l’exemple des États-Unis où toutes les initiatives sont valorisées, même lorsqu’elles sont infructueuses. En effet, chaque action entrepreneuriale est considérée comme digne d’intérêt et permet de mieux rebondir.

En tant qu’entrepreneur, vous devez valoriser les situations d’échec et expliquer comment vous avez réussi à traverser une période compliquée. Cela démontrera votre solidité, votre persévérance et permettra de tourner cette expérience négative en réussite.

Éviter les échecs importants

Un échec a forcément un impact négatif, que ce soit sur les finances ou le moral. Mais une expérience qui tourne mal offre souvent de nouvelles opportunités qu’il faut être capable d’identifier.

Les chercheurs Julian Birkinshaw et Marine Hass ont établi une série de questions que les entrepreneurs doivent se poser afin de dégager une « valorisation de l’échec » :

  • Quels sont les enseignements à tirer suite à l’échec et qui concerne les goûts et les besoins des clients et du marché ?
  • Dans quelle mesure peut on modifier des hypothèses du projet ayant conduit à l’échec ?
  • Quelles sont les informations à retenir de cette expérience pour les développements futurs ?
  • Comment faut il réajuster ses prévisions ?
  • Quelles sont les découvertes obtenues sur la façon de travailler en équipe ?
  • Quelle est l’efficacité testée des processus, de la structure organisationnelle, de la culture de l’entreprise ?
  • Comment cette expérience a permis une amélioration des compétences , au niveau individuel et global ?
  • Cela a-t-il renforcé la confiance et l’engagement de l’équipe ?
  • Est-ce qu’autres besoins de développements ont surgi ?

Cette démarche implique de faire un point sur une situation passée et peut être assez difficile, néanmoins elle offre des résultats intéressants : lorsque les constats d’échecs sont documentés puis transmis aux équipes, ils améliorent l’adaptation de l’organisation. Ils permettent alors d’avoir un retour sur investissement de l’échec.

Pour un entrepreneur, l’échec est important car cela lui fait prendre conscience de l’importance du processus itératif qui alterne entre essais infructueux et réussites. C’est le meilleur moyen d’arriver à une évolution positive de son activité car il finira par connaître ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Son expérience sera donc construite sur la multiplication des essais et des erreurs.

Au-delà de l’entrepreneuriat, il est important de théoriser l’échec, de l’enseigner dans les écoles et de l’intégrer dans les pratiques managériales car cela permet d’avoir une projection à moyen ou long terme.