Jean-Louis Walter, médiateur de Pôle Emploi constate que l’activité réduite devient une constante du marché du travail depuis trente ans. Cette tendance prend une place de plus en plus importante.

Dans son rapport 2012 qui doit être rendu public le 18 avril, le Médiateur national souligne que les problèmes liés à l’activité réduite ne peuvent se limiter à quelques propositions d’évolution de la convention d’assurance chômage, mais doivent s’appréhender de façon plus globale, en termes d’accès à l’emploi certes, mais aussi d’accès au logement, aux prêts bancaires, à la santé, etc.  J.-L. Walter plaide ainsi pour « une réflexion globale sur les effets et les conséquences de l’activité réduite en France réunissant l’ensemble des acteurs économiques et de la protection sociale ».

Dans son rapport de fin janvier dernier sur le marché du travail, la Cour des comptes soulignait que « l’UNEDIC continue de financer des dispositifs de soutien à l’emploi, dont le plus important est l’indemnisation de l’activité réduite, qui soulève des interrogations ». D’après la Cour, « l’ampleur croissante » de ce dispositif d’activité réduite « modifie la nature du régime d’assurance chômage. »

La question de l’activité partielle pourrait être à l’ordre du jour de la prochaine négociation de la convention d’assurance chômage, qui doit s’ouvrir à l’automne 2013. Parallèlement, l’UNEDIC a décidé de mettre en place, dans le cadre de son programme d’audits pour 2013, une mission sur l’activité réduite avec une « identification quantitative des demandeurs d’emploi en activité réduite et non indemnisés sur longue période (supérieur à trois mois, supérieur à quatre mois).

Aujourd’hui, les parcours professionnels sont marqués par de nombreuses ruptures -6 à 8 à l’échelle d’une carrière-. Ces ruptures sont plus ou moins longues mais toujours mal vécues, voire dommageables pour la personne. La période de chômage constitue rarement une période favorable à un repositionnement réparateur mais est plutôt vécue comme un moment douloureux. Or, ces ruptures peuvent être l’occasion d’enrichir son expérience, de repenser ses équilibres de vie, d’actualiser ses connaissances…

Pour rendre possible ce qui doit s’entendre comme un progrès attendu, il faut favoriser l’émergence de « structures transitionnelles » en complétant les actions des acteurs du travail par missions (entre autres entreprises de portage salarial) et en renforçant leur attractivité. Or, ceci, peut être fait à moyens constants.

Lancer un projet de coopération entre ces organismes et Pôle Emploi pour une délégation systématique du suivi des demandeurs en mission. Ce suivi durerait jusqu’à ce que la personne retrouve un emploi (que cette période, quelle que soit la durée de sa ou de ses missions se termine ou s’achève). Ce projet pourrait inclure des séances d’information sur l’intérêt du travail par missions dans les phases de transition voire, pour les cadres notamment, une incitation à rechercher des missions. L’intérêt de l’activité partielle prend là toute sa dimension en permettant à la personne de développer une activité de missions et de donner un nouveau sens à son parcours professionnel.