La création du statut d’auto-entrepreneur en 2009 a incité un nombre croissant de Français à se lancer dans une activité indépendante. La crise sanitaire a accéléré la tendance, avec près d’un million de nouvelles micro-entreprises ouvertes en 2021, soit une hausse de 17 % sur un an. Néanmoins, de nombreuses inquiétudes demeurent concernant leur protection sociale et leur pouvoir d’achat.

C’est ce que révèle la deuxième édition du baromètre d’ITG, piloté par l’institut de sondage YouGov.

Un manque de considération du freelancing dans les débats politiques

D’après l’enquête d’ITG, société de portage salarial, 7 travailleurs indépendants sur 10 se disent heureux sur le plan professionnel, et 88 % n’envisagent plus de changer de statut. Pour autant, ils sont loin d’être pleinement satisfaits de leur statut d’indépendant.

Réalisée en février 2022, à quelques semaines du premier tour de l’élection présidentielle, l’étude met en lumière les « frustrations » des indépendants, dont 80 % estiment que leurs enjeux n’ont pas été pris en considération au cours de la campagne. Cette moyenne cache des disparités entre les générations, dans la mesure où 80 % et 50 % respectivement des seniors et des jeunes de 18-24 ans déplorent que leurs attentes n’aient pas été abordées durant les débats politiques portant sur l’emploi.

Des améliorations apportées par la loi en faveur des travailleurs indépendants

Des progrès ont été observés durant le précédent quinquennat, grâce à l’adoption de la loi en faveur de l’activité professionnelle indépendante le 8 février dernier et promulguée le 14 février.

Certaines des mesures phares de ce texte apportent des améliorations sur les principaux sujets de préoccupation cités par les indépendants lors du premier baromètre d’ITG réalisé en janvier 2021 :

  • La couverture sociale : les conditions d’obtention de l’allocation chômage (ATI) sont assouplies. De plus, la prime de l’assurance facultative contre le risque des accidents du travail et des maladies professionnelles va diminuer de 30 % afin d’encourager le recours au dispositif.
  • La protection de leurs avoirs personnels : la séparation des patrimoines privés et professionnels évite la saisie des avoirs personnels par les créanciers professionnels en cas de faillite, alors que seule la seule résidence principale était auparavant insaisissable.
  • L’allègement des formalités et contraintes administratives : un statut unique est mis en place pour les entrepreneurs individuels et la transmission d’une entreprise individuelle est simplifiée.
  • L’accès à la formation professionnelle en vue d’une montée en compétences ou d’une reconversion professionnelle : le crédit impôt formation des dirigeants des TPE de moins de 10 salariés est doublé.

Des progrès ont également été constatés sur deux autres volets entre 2017 et 2022 :

  • l’accès à une couverture santé, qui inclut l’assurance maladie, la mutuelle, les arrêts maladie ;
  • la création d’emploi.

Des travailleurs non-salariés préoccupés par leur pouvoir d’achat

Les actions entreprises par l’Exécutif sont toutefois jugées encore insuffisantes. Ainsi, 61 % des travailleurs non-salariés souhaitent encore plus de sécurité pour leur patrimoine. Par ailleurs, 70 % des plus de 55 ans réclament davantage d’efforts concernant l’accessibilité et la simplicité des démarches et obligations administratives.

Alors que le pouvoir d’achat des ménages était un thème central de cette campagne présidentielle 2022, moins d’un travailleur indépendant sur cinq estime que le précédent quinquennat a apporté une évolution positive dans ce domaine.

Les femmes sont nettement plus affectées que les hommes. En effet, d’après le premier baromètre, environ 50 % de celles ayant choisi le statut d’indépendant génèrent un chiffre d’affaires mensuel inférieur à 1 999 €, alors que seulement 31 % des hommes se trouvent dans cette situation. L’enquête de 2021 soulignait d’ailleurs des inégalités de revenus très importantes en défaveur des femmes, dont une minorité affiche un chiffre d’affaires mensuel compris entre 8 000 € et 19 999 € (6 % contre 10 % des hommes) ou supérieur à 20 000 € (3 % des femmes pour 5 % des hommes).

Les difficultés rencontrées par ces travailleurs sont attribuées, pour leur plus grande part, à trois facteurs :

  • le contexte inflationniste (plus de 3 %) ;
  • la cherté de l’énergie ;
  • la lenteur de la reprise après des mois de ralentissement, voire d’arrêt de l’activité pour certains secteurs en raison de la pandémie de Covid-19.

 

  • Communiqué de presse Janvier 2022
  • Communiqué de presse Mars 2022