Parlant de « réunionite aiguë », un journaliste de France Inter attirait récemment (1) l’attention de ses auditeurs sur un article du Figaro (2) qui, citant l’étude d’une start-up, souligne que « durant une carrière de 40 ans, un cadre moyen passe 16 années de sa vie en réunion ». Ils sont en outre 3/4 à déclarer y perdre leur temps. Que dit ce type d’enquêtes ?

Le temps de travail des cadres

Réunions et pauses en journée dans le viseur des cadres

Encore plus récemment, une étude de l’IFOP3 basée sur un échantillon de taille supérieure, et donc plus représentatif, va jusqu’à évoquer un « désamour des cadres pour la réunion4 ». 88% d’entre eux ont pu s’y sentir inutiles, au point de faire autre chose quand ils s’y rendent (75%), de s’y assoupir (32%) ou tout simplement d’inventer une excuse pour les éviter (47%).

S’agissant des conséquences telles que perçues par l’écrasante majorité des cadres interrogés, et entre autres mesures, une meilleure animation, une définition de l’ordre du jour précisée ou encore la rédaction d’un compte-rendu permettraient aux entreprises de « gagner du temps » (95%), d’être « plus performantes » (95%), d’ « économiser de l’argent » (87%) voire d’en « gagner » (70%) ainsi que d’être « plus innovantes » (75%).

Tant du point de vue du collaborateur cadre que de celui de l’employeurun sentiment de temps perdu s’installe autour de l’organisation de réunions.

Et ce type d’enquête sur le temps de travail, de se multiplier : une autre5, elle aussi toute récente, fait par exemple apparaître que 81% des directeurs administratifs et financiers pensent que les « pauses cigarette » peuvent « entraîner des problèmes de gestion du temps et de performance ».

Penser le travail autrement

L’on pourrait être tenté de relativiser l’enjeu de ces enquêtes. Et pourtant, à l’heure où toute notre intelligentsia se demande ce qui se passera quand la France s’éveillera6 où l’on nous invite à « penser autrement7 » dans un contexte où ce n’est qu’une modeste reprise que nous prédit l’Insee8 pour le premier semestre 2014, ces temps de travail qui font le quotidien de millions de Français ne peuvent être négligés.

Repenser les temps de travail c’est aussi repenser les lieux d’exercice du travail

La mobilité professionnelle est souvent vantée, mais son développement doit s’accompagner d’une sécurisation des trajectoires professionnelles offrant à tout salarié la possibilité de saisir des opportunités distinctes tout en lui garantissant un dispositif de formation aussi efficace que celui des pays scandinaves. La mobilité professionnelle « c’est l’idée que quel que soit l’endroit d’où vous venez, vous pouvez accéder à l’emploi que vous souhaitez, vous pouvez bénéficier d’un excellent système de formation professionnelle qui vous permet de rebondir d’un job à un autre » (Philippe Aghion, Elie Cohen et Gilbert Cette, éd. Odile Jacob (avril 2014).

Le choix du portage salarial

Si le portage salarial s’inscrit à la croisée de ces chemins de temps et d’espace, c’est parce qu’il permet d’opter pour un levier de développement de sa propre employabilité. C’est en outre jouir d’une liberté d’organisation dans son travail. Il est ainsi loisible au porté de ne travailler que du mardi au samedi, ou au contraire de travailler le dimanche. Au sein-même des journées de travail, il peut organiser ses horaires comme il l’entend…sans subir d’improductives réunions.  L’idée même de réunions inutiles ou d’un DRH qui a du mal à supporter une pause cigarette paraît ainsi tout simplement incongrue quand le travailleur est autonome.

Au-delà, faire le choix du portage salarial offre :

  • pour les jeunes diplômés et très qualifiés la possibilité de se saisir d’une première opportunité professionnelle, leur permettant de mettre à l’épreuve leur business plan sans perdre les avantages du salariat ;
  • pour les seniors et expérimentés confrontés à des difficultés d’emploi la possibilité de prendre un nouvel élan autonome ;

 

Oui, travailler autrement est donc bien possible !