Dans le secteur numérique, l‘inadéquation entre l’offre et la demande d’emploi ne cesse d’interroger les analystes les plus avertis : selon les derniers chiffres communiqués par Pôle emploi pour le mois de juillet 2015, alors que le chômage est en léger recul en juillet en France, il atteint des chiffres records dans le secteur informatique.

C’est ainsi que la catégorie « Système d’information et de télécommunication » compte désormais 46 000 personnes, un niveau exceptionnel que l’on n’avait pas enregistré depuis janvier 2005 dans ce secteur.

paradoxe du numérique

Ces données sont d’autant plus incroyables que de nombreuses offres d’emplois sont proposées dans ce domaine.

Une pénurie des talents

Au palmarès des métiers en pénurie en France figurent à la huitième place les métiers de l’informatique. Il s’agit en effet d’un secteur pour lequel les recruteurs sont très intéressés. Cependant ces derniers rencontrent de nombreuses difficultés pour leur recrutement en raison de l’absence de profils adaptés. Les développeurs à bac +5 sont ainsi particulièrement recherchés mais cependant trop peu nombreux pour satisfaire les offres d’emplois dans le secteur.

Si la dynamique de la création d’emplois est forte dans le domaine, cette dernière risque de durer puisque les perspectives d’embauche dans l’informatique sont très positives. Certaines études tablent ainsi sur 36 000 créations nettes d’emplois d’ici 2018.

Un déficit d’attractivité paradoxal pour des formations complexes

Si l’on s’interroge sur les raisons de cette inadéquation entre l’offre et la demande d’emploi dans le secteur du numérique, il apparaît tout d’abord très vite et de manière évidente un véritable déficit d’attractivité auprès des jeunes.

Alors que les entreprises ont de plus en plus besoin de candidats ayant un profil nettement axé vers le numérique, il y a une désaffection des jeunes pour les carrières scientifiques et techniques. Une désaffection qui s’expliquerait notamment par la perception que se font les plus jeunes des activités professionnelles relatives au numérique.

Pour faire face à cette situation, certains spécialistes estiment qu’il conviendrait de parler davantage aux jeunes des formations dans ce domaine en mettant l’accent sur le fait que ce sont les métiers du numérique qui seront les acteurs de la transformation de la société.

Il apparaît également que le secteur est trop masculin. Les femmes ne représentent que 27% des salariés du secteur, alors qu’elles sont 48% dans le reste de l’économie.

Sur ce sujet encore, on observe que le nerf de la guerre dans ce domaine reste la formation.

A l’image des écoles 42 et EEMI, impulsées notamment par Xavier Niel, les formations doivent davantage se construire sur la base des besoins et demandes des entreprises. Aujourd’hui beaucoup trop de formations se basent sur les aspirations personnelles des individus, lesquelles sont trop souvent déconnectées de la réalité économique.