À peine un quart (24 %) des Français jugent efficace la politique de formation professionnelle et préfèreraient qu’elle soit dispensée par les branches plutôt que par les organismes dépendants de l’Etat, selon un sondage réalisé par l’IFOP pour  “Acteurs publics”  et le cabinet de conseil Ernst & Young.

Ces résultats, rendus publics le 2 mai, montrent également qu’une large majorité des personnes interrogées considèrent que les dispositifs de formation professionnelle ne répondent pas » (61 %) aux besoins du marché du travail en France. Selon l’enquête, les demandeurs d’emploi (39 %) et les jeunes sans qualification (37 %) devraient être les catégories ciblées prioritairement par la politique de formation professionnelle, devant les salariés les plus faiblement qualifiés (19 %) et les seniors de plus de 50 ans (5 %).

Les personnes interrogées ne font que peu confiance aux pouvoirs publics pour piloter la formation professionnelle. Pôle emploi ne recueille ainsi que 7 % d’opinions favorables et l’État 8 %. Les régions, dont le rôle de chef de file va être affirmé en la matière dans le cadre de l’acte III de la décentralisation, n’obtiennent que 19 % des suffrages. Au final, les Français désignent les branches professionnelles (44 %) comme les acteurs les mieux à même d’orienter la politique de formation professionnelle, loin devant l’AFPA (24 %) qui est pourtant l’opérateur historique de formation pour les demandeurs d’emploi.

Les chômeurs et les jeunes sans qualification sont les deux populations que le gouvernement compte cibler dans la cadre de la prochaine réforme de la formation professionnelle et de l’apprentissage dont les contours seront connus fin 2013, après une négociation entre le patronat et les syndicats. Selon Ernst & Young, la future réforme devra répondre à trois enjeux : le premier concerne l’emploi alors que le taux de chômage atteint des niveaux historiques. Le deuxième enjeu porte sur la compétitivité du pays qui doit se doter des compétences nécessaires pour faire face aux mutations économiques. Enfin, troisièmement, l’enjeu est aussi social car la formation professionnelle reste un outil de promotion dans l’environnement professionnel.

La réorientation de la politique de formation professionnelle « devra passer nécessairement par un rééquilibrage des financements (seulement 13 % des dépenses de formation professionnelle bénéficient aux demandeurs d’emploi), mais aussi par une plus grande accessibilité (financement de tout ou partie des frais d’hébergement et de restauration, réduction des délais), par la promotion de l’innovation pédagogique et par une plus grande adéquation de l’offre de formation aux besoins (plus de formations en alternance ou en apprentissage pour les jeunes, des formations plus longues et plus qualifiantes pour les demandeurs d’emploi) ».

Le cabinet recommande, en outre, de « mener ‘courageusement’ – et rapidement – une évaluation de l’efficacité de l’offre de formation existante » afin de « s’assurer qu’elle réponde aux besoins actuels et à venir des entreprises et prépare l’avenir. À cet égard, la création d’un service public régional de la formation professionnelle envisagé par la prochaine étape de décentralisation peut être une étape importante pour conduire une réflexion collective décloisonnée à l’échelle des territoires et des bassins d’emplois sur les besoins de formation. ».

Il est certain que la GPEC- GTEC Territoriale dont l’enjeu majeur est bien la gestion de l’emploi permet l’anticipation des mutations économiques, sociales et démographiques au sein d’un territoire. Plus difficile est sa mise en œuvre. Pourtant le développement des mobilités qu’elles soient vécues comme une opportunité ou une difficulté  renforcent les attentes de sécurité dans la gestion des trajectoires professionnelles. C’est par des actions de formation pensées et équilibrées prévues au sein de démarches pragmatiques que se renforcera les potentiels des territoires et que l’avenir des entreprises s’inscrira dans le long terme. Le dialogue social a là un rôle majeur et moteur à jouer. C’est comme cela qu’ITG entreprise de portage salarial a dès 2009 proposé et signé un accord GPEC qui vise à la professionnalisation des consultants en portage salarial.