Le territoire, à l’instar du corps social fonctionne à partir du moment où une mobilité est rendue possible. Le fait que le centre-ville de Paris ne soit pas tout de suite accessible pour un jeune qui vient de rentrer sur le marché de l’emploi ne souffre d’aucune anomalie. En revanche, de nos jours deux adultes avec un double salaire correct et des enfants éprouvent eux aussi des difficultés économiques pour pouvoir s’y loger.

La métropolisation est un phénomène mondial qui constitue une dynamique spatiale, contribuant à organiser le territoire autour d’une ville ou d’un espace urbain qualifié de métropole.

polarisation territoriale

Une métropolisation efficiente à contrario du reste du territoire en déréliction

La métropolisation est à l’heure actuelle un phénomène mondial, et la tendance est à l’accroissement de ce processus. Une prise en considération des conséquences de ces mouvements de concentration sur le reste du territoire est nécessaire. Une double polarisation territoriale se développe : entre les zones urbanisées et rurales d’une part, et à l’intérieur des métropoles et des conurbations d’autre part, entre le centre et la périphérie.

L’espace urbain qualifié de métropole se peuple de personnes faisant partie des catégories favorisées à des activités à plus haute valeur ajoutée. Les français ayant des ressources économiques moins importantes et les fonctions consommatrices d’espace sont affectés à la périphérie. Les habitations et les services y sont sensiblement différents.

Une mobilité sociale polarisée

Les Français qui désireraient que se dressent des chemins menant à la mobilité sociale se trouvent en réalité face à des barrières qui se dressent devant eux. Celles-ci sont notamment matérialisées par l’urbanisme des banlieues de « relégation » où il ne se passe rien[1]. Les Français bougent finalement peu au sein du territoire en raison aussi de la polarisation de la mobilité. Un jeune parisien vivant en milieu urbain aura plus de facilités pour partir à New-York qu’un autre jeune vivant dans la périphérie pour tenter de rejoindre le centre-ville. Dans les territoires qui ont été négligés, la sédentarisation des jeunes s’est accentuée.

La France connaît une forme de désaffiliation. Les français issus de catégories professionnelles défavorisées n’ont plus accès à de nombreuses sections de l’économie. Les classes moyennes ne sont également pas épargnées par ce phénomène. De nos jours, c’est une polarisation économique et notamment sociale qui émerge et il s’agit là d’un phénomène nouveau.

Quelles conséquences sur le marché du travail ?

La polarisation territoriale n’est pas sans conséquence sur le marché du travail.
Le regroupement autour des grandes métropoles n’offre pas de travail à tout le monde et implique des temps de transport de plus en plus importants.[2]

Ces difficultés de mobilité, qu’elles soient géographiques ou sociales, amènent chacun à se poser la question de sa propre mobilité professionnelle et de son mode de travail.

Le développement conjoint des nouvelles formes d’emploi et du télétravail, permet par exemple au portage salarial de proposer un cadre souple et sécurisant pour faciliter sa propre mobilité et l’exercer de manière choisie.

[1] Voir plus précisément Christophe Guilly, Fractures françaises, Bourin Editeur, 2010 et La France périphérique. Comment on a sacrifié les classes populaires, Flamarion, 2014.
[2] Les trajets domicile travail ont augmenté de 10 minutes en France