Alors que le Gouvernement doit dévoiler le 9 juin prochain une série de mesures visant à doper les embauches dans les TPE et PME et que la loi sur le dialogue social est en débat, selon un  sondage CSA pour « Les Echos », Radio Classique et l’institut Montaigne, les Français seraient plutôt favorables à une véritable réforme du marché du travail qu’à des modifications de paramètres.

des changements attendus pour l'emploi

Vers un nouveau CDD ?

Parmi les thèmes qui sont notamment évoqués dans l’étude, celui qui arrive en tête est celui des modalités de recours au CDD.

C’est ainsi que 64 % des personnes interrogées se disent favorables à un allongement de la durée des CDD de 18 à 24 mois. Ce dispositif faisait partie des recommandations des organisations patronat. La CGPME avait par exemple plaidé pour un allongement du CDD en temps de crise, afin de lutter contre le chômage.

En ce qui concerne toujours les modalités de recours au CDD, une grande majorité des Français (64 %) se prononce également pour le renouvellement plus fréquent du CDD. Alors que le CDD est actuellement renouvelable une seule fois, nombreux son ceux qui laissent entendre qu’il faudrait aller plus loin en permettant aux employeurs de le renouveler deux à trois fois.

Si le CDD est en effet aujourd’hui au cœur du débat c’est notamment parce qu’il s’agit du contrat de travail le plus répandu en France : le taux d’embauche en CDD a même atteint un record au quatrième trimestre 2014, en s’établissant à 86%.

Plafond pour les indemnités prud’homales

Parmi les autres sujets, les personnes interrogées se prononcent aussi très majoritairement (57 %) pour le plafonnement des indemnités de licenciement prononcées par le juge aux prud’hommes en cas de condamnation de l’employeur.

Parmi les catégories socioprofessionnelles, les artisans, commerçants et chefs d’entreprise soutiennent ce plafonnement à 58 %. Mais plus étonnant, les employés et ouvriers y sont tout aussi favorables (59 %).

Avis divisés sur le CDI

Concernant enfin le CDI, la création d’un nouveau contrat de travail qui pourrait être rompu plus facilement en cas de difficultés économiques de l’entreprise est jugée bonne par 45 % des Français; cette idée semblant encore mise en doute par la majorité des sondés.

Cette mesure est notamment préconisée par le Medef qui estime que les petits patrons ont peur d’embaucher, en raison du coût que peut représenter le licenciement.

Avec un chômage toujours plus important les réformes sur le marché du travail sont évidemment plus que jamais d’actualité.

Des débats qui poursuivent les réformes entamées avec l’ordonnance sur le portage salarial qui avait déjà fait bouger les lignes en avril dernier.