La 8ème vague de l’Observatoire social de l’entreprise réalisé par Ipsos et le Cesi est parue en cette fin mars 2015. L’information principale à retenir de cette étude est la propension des acteurs économiques à vouloir des réformes fortes et durables pour l’emploi.

L'Observatoire Social de l'Entreprise CESI : 2015 - Les réformes en France

Un diagnostic sans concession

Qu’ils soient chefs d’entreprise ou salariés, leur constat est sévère sur la situation économique du pays. Ainsi 56% des chefs d’entreprise et 50% des salariés estiment que la France ne subit pas actuellement une crise passagère mais qu’elle vit au contraire une « transformation durable ».

Derrière ce sentiment de changement, ne se cache malheureusement pas un optimisme débordant. En témoigne notamment le moral des chefs d’entreprise qui ne cesse de chuter : sur les 6 mois à venir, ils ne sont que 32% à être optimistes pour le développement économique de leur entreprise et ne sont que 12% à imaginer avoir la capacité de pouvoir embaucher de nouveaux employés.

Réformer en évoquant tous les sujets

Chefs d’entreprise et salariés sont d’accord sur l’indispensable nécessité de mettre en œuvre des réformes conséquentes. Ainsi 67% des chefs d’entreprise et 53% des salariés estiment qu’il est nécessaire de réformer en profondeur les règles relatives au droit du travail et ce en mettant à plat tous les sujets, y compris les plus délicats.

Les résultats de cette étude mettent en évidence une évolution profonde des mentalités des acteurs économiques et notamment des salariés. En témoigne en particulier le fait que plus de six salariés sur dix préfèrent « un système dans lequel le nombre de chômeurs est faible quitte à ce que la sécurité de l’emploi soit limitée ». De même qu’un salarié sur deux est pour la fin des 35h, tandis que 75% des patrons le souhaitent.

Face aux difficultés : se serrer les coudes

L’étude nous apprend également que les salariés sont prêts à faire des efforts pour affronter avec leur entreprise les difficultés qu’elle serait amenée à rencontrer. Ainsi plus de 7 salariés sur 10 accepteraient une baisse de leur temps de travail pour un salaire moindre afin d’aider l’entreprise à faire face à une baisse de son activité. 61% sont prêts à accepter une augmentation de leur temps de travail pour le même salaire.

Les chefs d’entreprises comme les salariés sont tout à fait lucides sur la situation et savent pertinemment que réformer la France est une tache difficile à l’issue de laquelle ils risquent de perdre de nombreux avantages. 53% des salariés et 73% des cadres estiment qu’ils ont plus à perdre qu’à gagner à ces réformes fortes qui s’annoncent difficiles.

Les français semblent arrivés à maturité et sont donc prêts pour accepter des réformes de fond qui bouleverseront leurs habitudes. L’ordonnance sur le portage salarial adoptée par le gouvernement le 2 avril 2015 ne fait qu’abonder ce sens en sécurisant durablement cette nouvelle forme d’emploi entre entrepreneur et salarié.

Lien vers l’étude 2015 de L’Observatoire Social de l’Entreprise CESI :

  Les réformes en France : regards croisés entre chefs d’entreprise et salariés