La hausse limitée de 15 000 chômeurs supplémentaires en juin, après la quasi stabilité enregistrée en mai, marque – sinon l’inflexion tant attendue par François Hollande – du moins une certaine strong>stabilité sur le front de l’emploi qui donne un répit au gouvernement pour poursuivre sa politique de petits pas avant la rentrée de septembre.

Par contre, un certain nombre d’autres données macro ou micro-économiques sont porteuses de menaces. Tout d’abord, les prévisions de croissance de l’OCDE qui ne laissent pas présager une reprise supérieure à 0,2% du PIB aux troisième et quatrième trimestres de 2013, donc bien insuffisante pour permettre une hausse des embauches, alors que les intentions d’embauche de plus d’un mois ont diminué de 6,5% en juin effaçant le rebond de 4,7 % enregistre en mai.

Dans ce contexte morose, des statuts tels que le portage salarial intérim peuvent cependant constituer une option crédible pour des personnes en recherche d’emploi ou en reconversion professionnelle, les entreprises privilégiant actuellement les contrats courts ou le travail par mission plutôt que le recrutement à durée indéterminée.

Dans le domaine de la formation – un des principaux leviers mis en avant par le Président pour ramener à l’emploi – les chômeurs dont la qualification ne permet pas de combler le trou de 300 000 emplois existants ne trouvent pas preneurs. Les derniers chiffres publiés par le ministère du travail n’encouragent pas à l’optimisme, malgré l’annonce, mercredi par F Hollande de la formation de 70 000 chômeurs aux emplois vacants en 2014 s’ajoutant au 30 000 déjà prévus en 2013.

Le premier semestre de 2013 marque en effet un recul de 23% des signatures de contrats d’apprentissage, qui sont avec les contrats de professionnalisation, un des deux dispositifs d’alternance permettant aux jeunes de se former en entreprise tout en poursuivant leurs études. Et de ce fait, l’objectif gouvernemental de 500.000 jeunes en alternance en 2017, contre 440.000 aujourd’hui, sera difficile à atteindre.

Le risque est que l’érosion se poursuive après l’annonce par le gouvernement, la semaine dernière, de la suppression de l’indemnité compensatrice de formation (ICF), une prime de 1.000 euros par an versée aux employeurs d’apprentis. Face à la levée immédiate de boucliers du patronat, le ministère du Travail a annoncé, dans la foulée, son remplacement dans les TPE (moins de 10 salariés) par une autre aide, dont le fonctionnement reste à préciser. Reste que si l’aide aux TPE doit être préservée, les autres entreprises verront le coût d’un apprenti augmenter.

Dernier volet du dispositif gouvernemental pour éradiquer le chômage des jeunes, les Contrats d’avenir, n’avaient enregistrés que 30 000 signatures à fin juin pour un objectif annuel de 100 000 contrats en 2013. La montée progressive en puissance de ce nouvel outil en faveur de l’emploi explique ce retard, mais plus inquiétant est le fait que moins de 10% de ces contrats concernent le secteur marchand, le reste étant souscrit par des administrations ou des associations, donc sans effet immédiat sur la croissance économique, l’objectif ultime du gouvernement pour sortir de la crise.