Politique de l’offre clairement assumée, annonce de réduction de dépenses et de la potentielle fusion de régions, baisse des charges des entreprises : tournant social-démocrate pour certains, demi-tour pour d’autres, la conférence de presse du président de la République du mardi 14 janvier 2014 aura été marquée par d’importantes propositions économiques au rang desquelles figure la fin annoncée des cotisations familiales sur les entreprises d’ici la fin du quinquennat. Mais quel sera l’impact de cette mesure sur la création d’emplois ?

La fin des cotisations familiales sur les entreprises d’ici 2017

Aujourd’hui, très concrètement, l’employeur paie 1,4 plus que le salaire brut qu’il verse : 5,4% de ces charges patronales sont des cotisations familiales. Ces ressources financent plus de 60% des prestations familiales (allocations familiales, allocation de rentrée scolaire), les autres ressources étant de nature fiscale. L’objectif est donc, en allégeant les charges patronales, de permettre aux entreprises d’employer plus de personnes ou d’investir dans de nouveaux moyens de production.

20 des 30 milliards de baisse de prélèvements correspondront au crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), auxquels il convient d’ajouter le surcroît d’imposition mécanique (IS) qu’induira la baisse de charges, compte tenu de l’accroissement en conséquence du bénéfice imposable.

Pour le reste, le financement est encore imprécis, bien que soit exclue une remise en cause des allocations familiales pour les chômeurs indemnisés par le régime (2,2 millions actuellement) tout autant qu’une hausse de la CSG ou de la TVA : c’est donc très vraisemblablement une nouvelle réduction des dépenses publiques qui sera privilégiée.

En outre, cela fait vingt ans que les cotisations familiales sont à zéro pour celles et ceux qui sont au SMIC. Cette mesure aura un effet tout relatif pour les entreprises qui embauchent des très bas salaires, et pour les autres, son impact sur les embauches paraît difficilement mesurable, dans un contexte où le taux de marge des sociétés est au plus faible depuis 1985 et où le contenu du « pacte de responsabilité » ne sera précisé qu’au cours du printemps.

Le portage salarial : des emplois d’avenir à l’avenir de l’emploi ?

Selon l’étude de la rémunération nationale 2014 de Hays,  58% des cadres envisagent sous certaines conditions de saisir une nouvelle opportunité en 2014. Alors que l’engagement que représente une relation contractuelle de travail est souvent présentée comme un frein à l’embauche, dans le contexte d’incertitudes de l’impact sur l’emploi des mesures annoncées par le président de la République, le portage salarial constitue une véritable opportunité.

Pour les actifs salariés, il offre  la possibilité de concilier un statut protecteur du salarié et la liberté d’autonomie de l’entrepreneur ; quant à celles et ceux qui sont à la recherche d’un emploi, ils trouveront par ce mode d’organisation de la relation de travail le moyen de retrouver une activité professionnelle et contribuer ainsi, à leur échelle, tant à la résorption du chômage qu’au développement de leur employabilité, gage d’une souplesse différenciante sur un marché du travail toujours en tension.